
Difficile de concilier visite diurne et nocturne. Quand on a passé la journée à crapahuter, nos pieds déclarent forfait le soir venu. Afin d’expérimenter la nuit varsovienne, je m’étais donc accordée un jour de repos, et quand le soleil déclinait, je sortai pour explorer la nuit.
19h : les bords de la Vistule
Avant que la nuit tombe, direction la Vistule. En été, ses rives sont envahies par les habitants et les bars, et des groupes de musique y improvisent des concerts. Les jeunes sont nombreux, assis sur les marches qui bordent le fleuve. Munis de bouteilles, ils se retrouvent avec plaisir pour célébrer le week-end. Les moins jeunes, et plus fortunés, profitent des bars restaurants qui s’alignent le long de la promenade. Il y en a pour tous les styles, niveau décor, musique et ambiance. Il y a aussi des bateaux qui accueillent des restaurants et des bars, dont l’un d’eux est transformé en salle de bal avec musique traditionnelle.
Il y aussi un street food market le week-end en été. Le « slow food market » réunit des étals de cuisines du monde entier. c’est bon, mais relativement cher. Il faut quand même prendre des forces pour affronter la nuit… et les moustiques et autres insectes volants désagréables qui surgissent avec les derniers rayons du soleil. Vous pouvez opter pour un spray anti moustiques, mais vous risquez de repousser les humains pour le reste de la nuit…
Niveau promenade, vous avez le choix. En béton, organisée avec toilettes et poubelles coté centre ville, plage sauvage et feux de camp coté Praga. Des deux cotés, des aires de jeux et de sport sont au rendez-vous.
Au-dessus des têtes, les ponts tremblent au passage des trains et des voitures. Les vélos tentent de se frayer un passage sur la promenade, de petits bateaux abordent des îlots de sable au milieu du fleuve, l’eau reflète les dernières lueurs du jour, au loin le gros stade prend toute la place.
21h30 : la fontaine lumineuse
A pied ou en vélo, continuez votre promenade le long de la Vistule, puis traversez la grande route pour atteindre la fontaine multimédia. Tous les soirs de mai à septembre elle prend vie une fois la nuit tombée. J’avoue que je ne m’attendais pas à grand chose, mais que je fus impressionnée par le spectacle. Des personnages naissent sous l’action de l’eau et des projections lumineuses. On croirait voir un dessin animé. Les histoires jaillissent et disparaissent au rythmes de la bande musicale où l’on reconnait des classiques. La foule s’amasse autour de la fontaine et sur les pentes herbeuses qui entourent le spectacle. Un moment magique qui me mit d’entrain pour la soirée, et que les plus jeunes apprécieront certainement.
Attention l’animation dure 30 minutes, ne manquez pas le début, et consultez les horaires qui dépendent de la période de l’année.
22h : le centre historique
Suivez les spectateurs qui se dispersent lentement dans le centre historique. Si vous avez besoin d’acheter des cadeaux de dernière minute, faites un stop dans le magasin Smakovita (Freta 49/51) qui propose des spécialités comestibles polonaises.
Le centre historique est agréable la nuit. On y croise des musiciens et des cracheurs de feux qui font tourner leurs flammes au son d’un remix de la bande originale de Game of thrones. Vous pouvez vous arrêter dans l’un des nombreux bars. Certains d’entre eux ont des balancelles en guise de bancs. Attention de ne pas avoir trop bu, alcool et sensations fortes ne font pas bon ménage.
23h : les bars
Si vous ne savez pas quel bar choisir, rendez-vous à Pawilony une allée où les petits bars s’alignent. Chacun a son propre caractère, à vous de voir celui qui vous plait le plus. Impossible de faire la tournée tant il y en a, mais il y a de quoi se réchauffer quand la température diminue.
00h30 : Les clubs
Apparemment, les Varsoviens sortent plus dans les bars quand dans les clubs. Beaucoup de boites de nuit sont plutôt chic et exigent des talons hauts, ce qui n’est pas du tout mon style. j’ai testé le Smolna, un club techno et électro où se produisent des DJs internationaux et locaux. On le compare à la boite de nuit berlinoise Berghain car les photos y sont interdites, le dress code plutôt casual et sombre, et selon les commentaires sur TripAdvisor, l’entrée y est apparemment difficile. Après avoir observé de loin le style des gens qui entraient au Smolna, j’ai tenté ma chance, vêtue de tennis, d’un pantalon noir et d’un tee shirt simple.
Le physionomiste m’a regardée, surtout mes pieds. Je me suis dit que j’aurai peut être dû laver mes baskets… et comme il ne disait rien, j’ai avancé sans qu’il ne me parle. L’étape suivante fut d’obstruer la caméra de mon téléphone avec des gommettes. Puis enfin de passer à la caisse (environ 10 euros). Dans une salle se trouve des casiers à code que vous pouvez utiliser gratuitement. Attention, si vous oubliez le code, il faudra revenir le lendemain pour récupérer vos affaires. Je vous recommande donc de conserver vos clés.
Au rez-de chaussée, un bar presque chic avec de beaux fauteuils et canapés. Puis la descente dans un autre univers. Un dédale de briques et de pièces, sombres, des couloirs et des marches qui mènent à différentes pièces, minimalistes ou pleines de végétation. J’ai fini par prendre mes marques. Il y a deux dancefloor principaux. L’un est plutôt techno avec un bon sound system et peu de lumière. L’autre est plus aéré, dans un atrium, sous une voûte de toile. La musique est moins forte, c’est le bon endroit pour se poser, discuter, boire un verre. Une porte rouge mène dans les bureaux de la boite de nuit, d’autres pancartes accrochées à coté de portes fermées indiquent la présence d’un bureau d’avocat et d’une société pharmaceutique. S’agit-il vraiment d’un immeuble multifonctions qui accueille des employés la semaine et des fêtards la semaine ?