
Ma grand-mère est polonaise. Pourtant elle n’est jamais allée en Pologne. Elle est née en France de deux parents polonais expatriés qui se sont rencontrés dans le Nord de la France dans les années 1930.
Je n’avais pas d’autre détail jusqu’à ce que ma grand mère me montre l’acte de naturalisation française de mes grands parents datant de 1939. Dessus étaient inscrits leur noms, prénoms, date et lieu de naissance. Etre en possession de ces informations me donna l’envie d’aller à la découverte de ses arrière-grands-parents polonais. Je décidais de me rendre dans leur village de naissance, à commencer par celui de mon arrière-grand-mère non loin de Kalisz.
Je pris le bus de Berlin où j’habite depuis 4 ans et suis arrivée à Poznan, ou plus exactement dans la gare routière de Poznan. De là impossible de trouver une banque pour retirer des zloti. Finalement un policier finit par me dire qu’il n y en a pas. Du coup je fraude pour prendre le tramway qui m’emmène jusqu’à la gare ferroviaire de Poznan. Là aussi ce fut bien compliqué. J’ai acheté sans problème mon ticket pour Kalisz où j’allais séjourner 2 nuits. Mais impossible de trouver le train en question et le quai. Je suis finalement montée dans un train sans trop savoir si c’était le bon. En fait il fallait faire un changement à une gare. J’arrivais donc à bon port.
A Kalisz la nuit était déjà tombée. J’ai préférée prendre un taxi qui m’emmena directement à mon hôtel. Celui-ci était un peu excentré, ce fut une véritable expédition pour trouver un restaurant où dîner. Les trottoirs étaient verglacés mais je parvins tant bien que mal à garder l’équilibre. En Pologne les restaurants sont toujours cachés, en contrebas. Les portes semblent fermées, les lumières éteintes. Il ne faut pas hésiter à pousser les portes. Le restaurant que je trouvais était à coté d’un pont, en bordure d’un grand parc. Situé dans une espèce de cave il était pourtant assez chic mais pas cher. Il n’y avait pas grand monde et je fus vite servie. Heureusement la serveuse très gentille parlait anglais. Mhh un bon goulasch servi dans un petit bol suspendu au dessus d’une bougie qui gardait la soupe chaude. Et pour terminer le repas, l’un de ces délicieux gâteaux aux pommes avec de la glace à la vanille. Un dessert divin dont les Polonais ont le secret. Je rentrais sans encombre à l’hôtel.
J’avais repéré sur Internet les horaires de bus pour me rendre à Stawiszyn, le village de mon arrière-grand-mère. Il n’y avait pas beaucoup de bus donc il ne fallait pas que je le loupe. Je trouvais l‘arrêt dans une rue de la ville. Je pus suivre deux jeunes filles qui parlaient anglais et allaient au même endroit que moi. 40 minutes plus tard j’arrivais à bon port. L’air était frais mais le soleil brillait et éclairait la neige omniprésente. Je trouvais la mairie. J’avais préparé un petit texte traduit en polonais pour expliquer qui j’étais et que je cherchais des informations sur mes arrières-grands-parents. Les gens de la mairie le lurent et m’expliquèrent en faisant des gestes et en utilisant quelques mots d’anglais que je devais me rendre dans un autre bâtiment de la ville pour avoir des informations. Je m’y rendais. Là non plus personne ne parlait anglais et la communication était difficile. La responsable des archives me donna une autre adresse d’archive dans une autre ville polonaise où je pourrai peut être avoir des infos sur mon arrière-grand-mère. Malheureusement je n’aurai pas le temps d’y aller au cours de ce séjour. Le bus de retour ne passait que dans deux heures. Je me baladais donc dans le village organisé autour de la place centrale. C’est un village très agréable avec tous les commerces nécessaires, de vielles maisons en bois qui semblent crouler sous le vent et des industries plus ou moins abandonnées. Il y a même ici et là quelques graffitis. J’ai aussi découvert deux églises dont une qui semblent totalement abandonnée. Je me demande d’ailleurs pourquoi il y a deux églises dans un si petit village.
Il me reste encore pas mal de temps avant que le bus ne passe. Je mange mon sandwich sur la place mais le froid commence à être difficile à supporter et le ciel s’est couvert. Le seul commerce manquant est un café. Il n’y en a pas un seul. Je fais donc le tour des petites boutiques pour me réchauffer et arpente les rayons d’un petit supermarché jusqu’à ce que le bus soit sur le point d’arriver. Sur le chemin du retour je m’assoupis, assommée par le froid.
Arrivée à Kalisz je m’empresse de boire un café pour me réveiller et me balade dans les rues et le parc de cette très belle ville. Le soir je me fais livrer une pizza à l’hôtel car je n’ai pas le courage d’affronter les trottoirs verglacés. Je me couche tôt car je dois me réveiller aux aurores.