
Premier voyage en train. Nous arrivons à destination à Sighisoara avec un peu de retard car les voies étaient bloquées par la neige. Nous avons fait connaissance avec notre voisine de siège qui étudie à Sighisoara pour devenir juge. Dans le wagon, je remarque que plusieurs personnes ont des petits ordinateurs portables comme le mien… Mes clichés sur la Roumanie commencent à s’évaporer.
Nous allons à l’hôtel à pied en passant par la ville basse de Sighisoara et devant une magnifique basilique. Nous traversons un joli pont au dessus d’une rivière et attaquons la montée des escaliers qui mènent vers la ville haute.
Il parait que le comte qui a inspiré l’un des personnages les plus connus en Europe, Dracula, serait né dans cette ville. Certainement très touristique en été elle est quasiment vide à cette époque de l’année. La nuit est presque tombée quand nous arrivons à l’hôtel Burg Hostel Sighisoara. Assez rustique il comporte de nombreuses chambres vides. Nous sommes au deuxième étage, dans un dortoir sous les toits. Ce n’est pas le grand luxe mais certainement le logement avec le meilleur rapport qualité-emplacement : on ne peut pas faire plus central. Dans la chambre il n y a qu’un Australien bougon qui nous dit habiter en Moldavie.
Nous sortons de l’hôtel. La nuit est tombée mais il n y a aucune lumière dans les rues. Est-ce parce que ce n’est plus la saison touristique ? Nous allons visiter une distillerie où le propriétaire qui parle français nous offre une liqueur de fruit. Pour nous ouvrir l’appétit nous dit-il en nous recommandant un resto juste en face de notre auberge. Tous les établissements de la ville ont l’air relativement classe (il y a même un rotary club) et celui-ci ne fait pas exception. Toutefois les prix sont corrects. On y rencontre une Française qui nous conseille de gouter une spécialité à base de polenta. Pas mauvais ! Je prends une crèpe au chocolat, un dessert qui semble assez populaire en Roumanie.
Après manger nous faisons une ballade nocturne dans la ville dont les lampadaires se sont entre temps allumés. Les rues médiévales semblent nous appartenir. Une église ici, une église là… nous longeons les anciens remparts, les tour de gardes reconverties pour la plupart en habitations, le chemin de ronde, les pavés.
Un unique bar fréquenté seulement par deux, trois péquins.
Nous rencontrons des (futurs) mariés qui se font photographier dans les escaliers couverts qui mènent sur la partie la plus haute de Sighisoara. Ces marches ont été construites pour pemettre au élèves de monter jusqu’à leur école perchées là-haut. Le lycée est toujours en fonctionnement et on plaint les jeunes de devoir affronter quotidiennement cet escalier interminable. Voilà qui ne motive pas à aller en cours.
Arrivés en haut nous découvrons une imposante église et son cimetière. Une petite porte d’accès est ouverte. On décide de tenter l’aventure malgré l’absence d’éclairage. Frissons garantis sous le ciel sans lune, entre les tombes sombres et les ombres des branches tremblottantes. Des bruits suspects se font entendre. Chauve-souris en balade ? poules en vadrouille ? vampires en chasse ? On décide de faire demi tour et de rentrer sagement à l’hôtel.