
Au premier abord je n’ai pas aimé le nouveau musée de l’Acropole. Je trouvais que le bâtiment noir et moderne défigurait une ville à l’architecture contemporaine globalement laide, seulement sauvée par son Acropole. Et puis je m’en suis approchée.
Avant même d’entrer dans l’édifice je suis frappée par ce qui gît sous mes pieds. Sous des plaques de verre on distingue les vestiges d’une ville de l’époque archaïque. De fait la construction du nouveau musée de l’Acropole avait été planifiée dès 1989 sur ce site mais il avait été stoppé par la découverte de ces vestiges. En 2003 la construction du nouveau musée a pu finalement débuter grâce aux plans ingénieux d’architectes qui ont conçu un bâtiment sur pilotis qui flotte au-dessus de l’ancien monde.
La première fois que je suis entrée dans le musée je n’avais nulle envie de découvrir les expositions. Mes cours sur l’Antiquité dataient et je ne me sentais pas capable d’affronter les longues explications propres à ce genre de musée.
Je me suis donc rendue au café situé au deuxième étage. Prenez un ticket « gratuit » à la caisse et empruntez l’ascenseur qui s’ouvre sur une grande pièce aérée par la baie vitrée. On y perçoit les pépiements des discussions aux multiples accents. Je décide de boire mon café sur la terrasse à la géométrie aérodynamique. La vue en contre plongée sur l’Acropole est surprenante et unique. Je me laisse absorber par la contemplation de la colline et des édifices, une cuillère à la main, une tarte au citron dans mon assiette. Je vous recommande absolument la cuisine du restaurant et leurs pâtisseries. Leurs saveurs justifient pleinement leurs prix. Je commençais à tomber amoureuse du musée.
Les toilettes du restaurant ne sont pas ouvertes car il y a la femme de ménage à l’intérieur. Elle indique en grec à la dame devant moi comment accéder aux toilettes les plus proches. Je la suis. C’est ainsi que j’ai découvert ma pièce favorite du musée, la salle de lecture. Sorte de ponton ouvert entre deux ailes du musée, la lumière est tamisée et les fauteuils confortables. Quelques personnes y travaillent le front concentré devant leur ordinateur. En-dessous s’étalent les visiteurs et les expositions du premier étage. Au-dessus les pieds, pantalons et jupes de ceux qui explorent le troisième étage. Je pousse la porte opposée à celle par laquelle je suis entrée dans la salle. Un flot de lumière jaillit. Je poursuis mon chemin le long d’une balustrade et profite du spectacle en contrebas. Les sculptures blanches se promènent dans la salle du premier étage au milieu des touristes admiratifs.
J’avais trouvé le moyen de visiter le musée sans payer. Mais au vu du tarif tout à fait accessible (5 euros) et de la situation économique actuelle pas question de frauder. J’ai donc acheté mon billet à la caisse lors de ma deuxième venue au sein du musée pour cette fois-ci découvrir les collections. Celles-ci sont organisées par période. Le parcours est jalonné de panneaux thématiques en lien avec les objets exposés qui racontent les situations historiques, économiques, culturelles, les personnages et les anecdotes. La visite du premier étage n’est donc pas l’épreuve de force intellectuelle que je craignais.
Au troisième étage ne manquez pas la vidéo explicative multilingue qui donne un aperçu sur l’histoire mouvementée de l’Acropole et ses multiples transformations. Des représentations en 3D permettent d’imaginer ce que furent ces édifices. Malgré les vestiges il est bien difficile aujourd’hui de se rendre compte de la vie qui s’y déroulait dans les temps anciens. Je vous conseille de visionner cette vidéo avant de monter à l’acropole, elle est l’introduction idéale à votre découverte.
Mon exploration du musée de l’Acropole se termine au dernier étage tout aussi balayé par la lumière que les autres. Il a la même orientation que celle du Parthénon. A travers les baies vitrées on observe l’Acropole. Ce dernier étage reconstitue l’ancienne frise qui ceinturait la façade du Parthénon. Plusieurs morceaux manquent cruellement à l’appel. Non pas qu’ils aient été détruits, mais souvent parce qu’ils sont détenus par d’autres musées, en particulier le British Museum où se trouve presque la moitié de la frise. Depuis 2 siècles les demandes de l’Etat grec pour qu’elle leur soit resituée demeurent lettre morte.