Bobsleigh à Sarajevo

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Piste de Bobsleigh à Sarajevo

Un jour férié à Sarajevo

Notre deuxième jour à Sarajevo était un jour férié, c’était la fin du Ramadan. Nous nous en sommes rendus compte quand, après une marche dans la banlieue verte de la ville, nous sommes revenus dans le centre. La frénésie de la veille avait disparu tout comme les habitants. Seuls erraient quelques touristes esseulés. Nous avions décidé de visiter une exposition sur les guerres balkaniques pour échapper à la chaleur écrasante mais il était fermé. Direction le musée Brusa Bezistan situé dans un bâtiment du 16ème siècle qui abritait autrefois un marché de tissu. Portes closes aussi. A l’exception des horribles terrasses munies d’écrans géants, pas de café ouvert non plus.

Nous essayons de trouver une piscine, en vain. Un peu désemparé nous retournons à l’hôtel quand B. a une idée. Il a vu sur Internet que la piste de Bobsleigh construite à l’occasion des Jeux Olympiques de 1984 gît quelque part, abandonnée dans les hauteurs forestières de Sarajevo. Moi qui adore l’Urbex je suis comblée.

Mais le chemin nous réserve bien des surprises. Nous décidons de nous y rendre en voiture car il est déjà tard et nous ne voulons pas nous laisser surprendre par la nuit. Je ne sais pas si c’était une bonne idée… Les routes sont extrêmement pentues et avec les températures élevées nous aurions bien soufferts pour atteindre les sommets presque montagneux. Mais en voiture c’était très risqué aussi, nous avons eu de grosses sueurs froides. Googlemaps nous entraîna dans les ruelles étroites aux angles d’élévation insensés. Il nous semblait que notre petite voiture de location allait rendre l’âme à chaque instant, se retourner et dévaler les pentes. Souvent nous croisions d’autres conducteurs. Il fallait alors que l’un d’entre nous cède le passage (souvent nous car nous n’étions pas assez téméraires pour les affronter), recule jusqu’à la précédente intersection pour laisser la place à l’autre véhicule. Vous n’imaginez pas les démarrages en cote, heureusement que B. est un excellent conducteur. Ne voyant pas la fin du dédale, nous avons décidé de rebrousser chemin et d’essayer un autre itinéraire un peu moins aventureux. Par je ne sais quel miracle nous sommes parvenus à trouver la longue ruelle sinueuse qui nous emmena à proximité de la piste de Bobsleigh.

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Il fallut encore gravir à pied des chemins toujours aussi inclinés après avoir laissé la voiture dans un village, les habitants nous ayant confirmé l’existence de la fameuse piste et la route à emprunter. De là où nous étions Sarajevo nous semblait être une petite ville. En quelques minutes nous en étions sortis et nous nous retrouvions dans les collines sauvages. Nous avons vu plusieurs maisons détruites par la guerre sur lesquelles des artistes avaient œuvrés.
L’ascension continua et enfin nous vîmes la piste convoitée. Nous entendîmes des voix, celles de Français ! Nous avons aussi rencontré des cyclistes, et plus loin des hommes qui semblaient fumer des substances illicites. Avec la fin du jour, l’endroit se parait d’une aura mystérieuse et inquiétante à la fois. La piste grise et parfois ornée de fresques sillonnait à travers les grands arbres. L’odeur de fraises des bois nous accompagnait dans notre marche à l’intérieur de la piste. Pourvu qu’aucun bobslegh ou autre engins glissant ne déboulent…

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La piste était encore en un seul morceau et se parait peu à peu de mousse végétale. On pouvait la remonter jusqu’à son sommet, ce que je fis malgré la fatigue et le passage régulier de voitures sur le chemin de terre qui la longeait. Je me sentais vaguement en insécurité mais le besoin de voir ce qui était en haut était plus fort. En fait la fin, où plutôt le début de la piste, se terminait de manière abrupte. Déçue je dégringolais en courant la piste pour rejoindre B. un peu plus bas.

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Les Jeux Olympiques de Sarajevo étaient les premiers organisés dans un pays communiste alors que nous sommes encore en pleine guerre froide. Cependant la Yougoslavie, dont faisait partir la république de Bosnie Herzégovine, était un pays non aligné. Les jeux permirent à la ville de se moderniser et de développer des infrastructures pour devenir une destination de sport d’hiver. Malheureusement une grande partie de ces installations furent endommagée pendant la guerre. Les stades et stations de ski alpin ont été rénovées et sont de nouveau utilisées mais la piste de Bobsleigh et les tremplins de saut sont restés à l’abandon.

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