
Le lac Koman se trouve au nord de l’Albanie. Il s’agit d’un lac artificiel créé en 1970 par la mise en place d’un barrage. Un ferry le traverse plusieurs fois par jour et d’après blogs et magazines de voyages il s’agit de l’une des plus belles traversées d’Europe, voir du Monde !
Le lac Koman n’est pas facile à atteindre. Le ferry part à 9h de Koman pour rejoindre en 2 heures le terminus de Fierzë. Il y a aussi un ferry pour les voitures et piétons à 12h. Notre but est de prendre le ferry de 9h qui traverse le lac de Koman jusqu’à Fierzë puis de passer quelques jours dans les montagnes et la vallée de Valbonë.
Pour rejoindre Koman le plus simple est de dormir la veille à Shköder, la deuxième plus grande ville d’Albanie située à quelques kilomètres de la frontière avec le Monténégro. La ville est plutôt agréable avec une rue piétonne remplie de cafés et de terrasses où les Albanais passent leurs soirées.
Selon le Lonely Planet, il faut environ 2 heures pour rallier Shköder au terminus du lac de Koman en prenant un minibus qui part à 7h. Arrivés à notre hôtel nous demandons où se trouve la station de départ de ce bus. L’un des serveurs du restaurant de l’hôtel parle anglais et assure la traduction avec la gérante. Elle nous dit qu’une personne de l’hôtel peut nous conduire, le départ est à 8h et le trajet ne dure que 40 minutes. Ces éléments et le fait qu’elle nous donne un prospectus traduit en anglais indiquant les tarifs pour le transfert Shköder – Koman, le ferry puis le transfert Fierzë-Valbonä auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Mais fatigués et heureux de n’avoir pas à nous réveiller si tôt que prévu, nous fermons les yeux sitôt la tête sur l’oreiller.
Le lendemain 8h à l’hôtel. Un couple de jeunes Belges attend aussi sur les marches de l’escalier, un peu anxieux et se demandant si un véhicule va vraiment venir nous chercher. Le mini bus finit par débarquer à 8h10. Nous montons dans le van où se trouve déjà une femme et son fils. Le conducteur nous dit que le prix est de 5 euros par personne mais que l’on doit payer plus tard.
Le voyage à travers la banlieue de Shköder commence. Nous nous arrêtons pour prendre et déposer des passagers. Le paysage est de plus en plus aride. Je suis un peu stressée quand je vois un panneau indiquant le nombre de kilomètres qu’il nous reste jusqu’à Koman et je perds mes illusions sur le fait que nous aurons le ferry de 9h quand je vois la route défoncée qui serpente entre les montagnes. En chemin nous avons croisé un autre van de touristes arrété devant une épicerie qui vend des rafraichissements. Notre chauffeur s’y arrête aussi et nous demande si on veut quelque chose. Le propriétaire de l’épicerie passe sa tête dans la fenêtre et nous repose la question. Tout le monde dit non et le chauffeur reprend la route tortueuse, un peu inquiétante au dessus des précipices.
Nous apercevons des zones marécageuses qui peu à peu dessinent une rivière à la délicieuse couleur bleue. Finalement nous pénétrons dans la montagne et suivons un long tunnel sans éclairage. Ce décor est incroyable, on a l’impression de se retrouver dans les souterrains du film Underground de Kusturica. Soudain la lumière jaillit de nouveau et nous sommes absorbés dans le superbe paysage du lac Koman entouré de ce qui ressemble à des fjords.
Mais en sortant du van nous sommes accueillis par un féminin “hey guys, how was your journey !!”. Le piège à touristes s’est refermé sur nous. La fille nous presse d’acheter notre ticket à 15 euros qui comprend donc le trajet Shkoder-Koman, le ferry et le transfert Fierzë-hotel à Valbonä. Elle nous explique les highlight de la journée et nous enjoint de rester sur une terrasse au dessus du bar supposément équipé du wifi en compagnie d’un quinzaine d’autres touristes. Il est 10h et le ferry arrive à 11h à Koman. Il repartira en direction de Fierzë à 12h soit 2 heures à tuer. les activités sont limitées à la consommation de boissons.
Je demande à la fille de l’agence Mario Molla qui “organise” ces transferts s’il n’y a pas normalement un ferry à 9h. Elle est un peu mal à l’aise et finit par me dire que oui, mais qu’il s’agit d’une compagnie privée. Bref le message n’est pas clair. Le ferry finit par surgir à l’horizon et s’approche du petit quai. La fille Mario Molla nous dit de bien rester sur la terrasse et d’attendre son signe avant de monter sur le ferry. Le spectacle des voitures, caravanes et bus qui descendent du ferry, se frayant un chemin au milieu des autres véhicules qui attendent pour monter, nous occupe encore un peu. Puis nous voyons la fille Mario Molla discuter avec l’un des employés du ferry. Elle lui donne de l’argent et lui lui donne des tickets. Je décide de connaître le tarif du ferry. Je descends et m’approche de d’autres employés qui font une pause au bar. Mais tout de suite un autre salarié de Mario Molla apparaît et trouve un moyen de m’empêcher de leur parler. Déjouant son attention j’arrive finalement à ms fins et demande au vendeur de tickets combien coûte un aller simple. Il est très gêné, regarde du coté des Mario Molla. Il finit par céder et me dit que le billet coûte l’équivalent de 2,5 euros. Or la fille Mario Molla nous a dit que le ferry coûtait 5 euros. On peut aisément comprendre qu’il s’agit d’une belle arnaque, du moins nous n’avions pas du tout compris dans quoi on mettait les pieds. Nous voulions voyager en indépendant et nous voilà au milieu du car de touristes.
Heureusement cela n’a pas altéré la beauté des paysages quand le ferry a enfin quitté le port. Le lac a une couleur incroyable, quoique en y regardant de plus près il y a malheureusement pas mal de déchets qui flottent à la surface. Les montagnes sont vierges de construction, donnant l’impression d’être dans un paysage naturel qui n’a pas été exploité par l’homme. Pourtant nous croisons au détour des grands méandres du fleuve de jeunes garçons qui se jettent à l’eau à notre passage et nagent vers le ferry pour profiter des vagues qu’il produit. La chaleur est le seul indice que nous ne sommes pas au milieu de fjords norvégiens. Heureusement le vent agréable nous évite de souffrir de la température et nous accompagne dans ce voyage qui pousse à la méditation.
Nous arrivons au bout de 2 heures à Firenzë où nous attendent des véhicules qui nous transporteront jusqu’à notre hôtel à Valbonë. Sur mes gardes je demande au conducteur combien de temps le trajet dure. Il me dit une heure et demi et nous annonce aussi que l’on va faire une pause à Bajram Curri, petite ville décrite par le Lonelyplanet comme n’ayant pas d’intérêt particulier. De fait, à l’exception d’une grande statue communiste, il n y a rien à y faire. Mais le conducteur est aussi propriétaire d’un café. Du coup on ne peut pas vraiment repartir avant d’avoir suffisamment consommé dans son troquet, soit une attente de 40 minutes supplémentaires.
Là encore c’est le pouvoir de la nature qui calme mes nerfs. La route jusqu’à Valbonä suit le cours d’une rivière cristalline dans laquelle on voit des personnes se baigner. Nous découvrirons plus tard à quel point ils sont courageux car pour l’avoir testée nous même l’eau est glaciale.
Pour résumer, le lac de Koman, malgré les détritus flottants, est une belle destination. Si vous voulez voyager en indépendant faites attention de ne pas tomber dans un traquenard et renseignez-vous auprès de plusieurs personnes pour décerner les informations fiables. Si vous préférez voyager confortablement et avec un encadrement, vous serez servi !
Mais oui c’est çà l’Albanie, la beauté des paysages et ses arnaques en tous genres, et plus on monte l’échelle du pouvoir plus c’est gros !!
Rassurez vous, un touriste pas arnaqué n’est pas un touriste !
Yves
C’est tellement dommage que des gens malhonnêtes profitent du tourisme comme ça.
C’est le genre d’expérience qui peut te flinguer ta journée tellement tu es dégoûté de ce genre de pratique…
On a vécu un peu la même chose dans le temple de Besakih en Indonésie. Plein de mecs sortent de tous les côtés pour te faire lâcher des billets. Ils t’obligent presque à faire un don avec un carnet rempli de fausses donations exhorbitantes. Ils t’obligent à payer un guide alors que ce n’est pas nécessaire. Bref, tu passes plus de temps à t’extirper de tous ces arnaqueurs qu’à profiter du spectacle…
Personnellement, je ne me suis jamais fait arnaquer par un albanais. Mais je n’ai pas encore fait le lac koman. On verra cet été.
Bonjour,
Je viens juste de tomber sur votre article et l’arnaque aux touristes n’est tout de même pas très développé. Je vais presque tous les ans en Albanie depuis 2009 puisque ma femme est albanaise et j’y vis depuis quelques mois.
Il ne faut pas avoir peu de se faire arnaquer… Il y a des personnes douteuses certainement mais comme partout voir moins car les touristes commencent tout juste à venir.
Bons séjours en Albanie !
Bonjour, nous sommes actuellement en plein périple en Albanie. Nous avons commencé par Tirana, pogradec, korça, permet,gjirokaster, Butrint, puis la Riviera. Au début nous étions enthousiaste et nous emerveillions de l’accueil des albanais. Mais plus nous rejoignions la côte, plus apparaissait chez nous cet agacement, syndrome du touriste arnaqué. Une ou deux fois, passent, mais on fini par être sur ses gardes et être moins sensible à la beauté des lieux, qui, il faut le dire, est réelle. La différence de traitement avec un local estcourant, et le touriste souvent considéré comme un portefeuille ambulant.
Première déconvenue dans un resto de bord de lac à pogradec. Nous regardons la carte et le serveur nous fait entrer dans la cuisine pour nous montrer le fameux coran en de griller, appercu de notre repas à venir. Nous sommes 2 à en commander, mais il nous est servi à l’assiette qu’une moitié de cette truite. La table voisine, occupée par des albanais, l a reçue entière (normal vu le prix). Lorsque nous ralons, le serveur nous explique que notre poisson était très gros. Bof, nous finissons par payer, grosse arnaqué entre le produit montré et celui facturé.
À permet nous nous rendons à la source thermale. Une vague bicoque à l’entrée, et un gardien chargé de faire payer un droit d’entrée. Par chance les tarifs sont affichés. Mais pas respectés …..on nous fait payer le double, qui est le prix d’accès d’un car, alors que nous sommes en voiture. Évidemment la personne ne comprend pas nos dénégations, et nous nous disons que dans l’absolu, la somme reste dérisoire (150 au lieu de 75l) donc on obtempere.
Dans une station service où le symbole de la carte visa est affiché, nous faisons le plein. Évidemment, le pompiste refuse de prendre notre carte et reste stoïque jusqu’à ce que nous craquions. Cerise sur le gâteau, il refuse de nous rendre la monnaie et arrondi à la centaine supérieure.
À ksamil nous nous rendons dans un resto de bord de plage, où des utilisateurs de TripAdvisor indiquent qu’il y est possible d’utiliser gratuitement les transats si nous consommons. Nous demandons donc avant de passer à table si nous pourrions finir le repas sur les transats. Pas de soucis …tout s’annonce bien. Nous payons à la fin du repas et nous dirigeons vers les transats. À peine installés, un jeune homme se jette sur nous et nous réclame 1000l. Nous lui indiquons que nous venons du restaurant. Il fait mine de ne pas comprendre, puis après un aller retour jusqu’au restau, nous confirme le prix. Surprise je remonte au restaurant réparer le malentendu, et on m’accueille le visage fermé “mais vous êtes qui” bref la sentence tombe :”je vous ai bien dit que vous pouviez vous installer, mais pas gratuitement. On n’a aucun lien avec cette plage.”on fini par payer, mais une demi heure plus tard 2 dames s’installent à côté de nous et jenttle jeune qui leur dit “comme vous avez mangé au restaurant, vous payez la moitié du prix”. Là on s’étrangle, (sirène arnaqué arnaqué…)et on demande aux femmes le prix de leur location :500l. Plus tard nous rencontrons d’autres touristes qui étaient eux aussi au même moment dans ce restaurant et ont payé 300 l à deux. On doit avoir la tête d’Américains….
Le bac à Butrint à aussi été source d’arnaque. Nous le prenons pour nous balader dans le parc national. On ne nous fait rien payer, mais à l’arrivée une pancarte indiqué que le tarif est de 50 l par piéton. Lorsque nous le reprenons pour le retour, un homme nous réclame 100 l. Le temps de préparer notre monnaie, il vocifère et refuse nos 100l. Il s’agit maintenant de 300 l. Malgre nos protestations Il refuse de nous laisser descendre et nous voilà entourés de plusieurs personnes. Bon, encore une fois on se dit, allez, la somme pour nous est minime, mieux vaut payer si on veut enfin mettre pied à terre (arnaqué arnaqué résonne malgré tout trop intensement). On a eu aussi le petit déjeuner compris mais sans le café, payant lui. Bref, plein de petites choses qui sans gâcher la découverte de ce pays vous rendent méfiant à l’égard de celui qui a quelque chose à vendre.